Foutaises : le principe de transparence

Dans notre quête des foutaises à dénoncer dans le monde du management, Jean-Pierre Beaudouin, conseiller en communication, nous vient en aide avec son livre « Le dirigeant à l'épreuve de l'opinion » (Village mondial 2008). Il en a débusqué une qui est intéressante.

Véronique Richebois, qui fait la recension de ce livre dans "Les Echos" du 21 mars 2008, après avoir montré que le dirigeant, quel qu'il soit, ne peut plus ignorer l'"opinion", donne un « abécédaire » de quelques-unes des réflexions de Jean-Pierre Baudouin. J'en retiens une en particulier qui me tient à coeur depuis un certain temps :

 « Transparence : un mythe auquel il faudra tordre le cou un jour ou l'autre ! La transparence ne sert à rien, ni à personne. Ce n'est pas de transparence dont les gens ont besoin, mais de clarté. Et voir un organisme en transparence ne vous renseigne pas sur l'épaisseur de son dirigeant. Au contraire ! Fabriquer de la transparence est un moyen de submerger l'opinion d'informations et de l'enfumer. Le principe de transparence est à son apogée et je pense que l'on va très vite en voir les limites. »

 Ce mot "transparence" fait effectivement partie des nouveaux mots "magiques" que tout manager se doit d'employer au fil de ses discours, de ses écrits ou de ses discussions.

Voir l'excellent diaporama présenté par le Journal du Net.

Au minimum, ce n'est qu'un slogan ou une incantation.

Mais bien souvent, c'est un mot qui est employé pour imposer l'opacité : « Voici la situation telle que je vous l'ai décrite... en toute transparence ». Après une telle affirmation, on n'ose plus suggérer que la situation n'est peut-être pas aussi claire que ça... On n'est pas loin de la manipulation...

Opposer la clarté à la transparence est bien vu par Jean-Pierre Beaudouin, car à travers une vitre transparente, je ne verrai de ce qui se passe à l'intérieur que ce qui est éclairé...