Point sur la situation économique en ce début septembre 2009…

Publié le par Bernard Sady

C’est l’optimisme qui règne en matière économique en cette rentrée de septembre. Qu’en est il exactement ? Et que va-t-il se passer ?


François Leclerc a fait une bonne analyse de la situation dans l’article publié sur le blog de Paul Jorion le 31 août dernier, intitulé : « Les financements introuvables de la relance ».

 

 

C’est le début de son article qui résume la situation : « S’il fallait énoncer le consensus – cette notion si chère aux financiers – qui semble de dessiner à propos de la situation économique prévisible dans les pays occidentaux, on serait tenté de le faire ainsi :


1/ Dans le meilleur des cas, mais ce n’est pas garanti, la croissance sera très timide et ce sont les services financiers d’une part et la dépense publique de l’autre qui y contribueront pour l’essentiel.


2/ Les risques simultanés de l’inflation et de la déflation subsisteront, paralysant les banques centrales et leurs armes monétaires.


3/ Le chômage va continuer de croître.


4/ Le secteur bancaire va rester profondément atteint et continuera d’être globalement incapable de jouer son rôle d’intermédiation.


5/ La dette publique va continuer d’augmenter, mais les financements de nouveaux plans de relance ou de la couverture sociale, sous tous ses aspects, vont devenir plus problématiques.


6/ La chute libre a été enrayée, mais de nouveaux importants dérapages au sein du système financier ne peuvent pas être exclus.


7/ Il est illusoire d’attendre des Etats-Unis, comme de la Chine, la relance de l’économie mondiale et nous ne retrouverons pas de sitôt la croissance d’avant la crise. »



Mais si tous les économistes semblent d’accord sur cette analyse, ils n’en est pas de même pour savoir ce qu’il faut faire : « A partir de ce constat, largement partagé bien qu’avec des nuances, si l’on ne s’en tient pas aux termes, la discussion est engagée sur ce qu’il faut en conclure et faire. Et là, les avis divergent, quand ils existent même ! »



Je passe rapidement sur les considérations sur ces différents avis (si cela vous intéresse, vous irez consulter l’article), et j’en viens à sa conclusion :

« Les gouvernements occidentaux ont cru pouvoir sortir de la crise en pensant qu’il suffisait de soutenir le système financier et que, un désendettement progressif aidant, tout rentrerait finalement dans l’ordre et repartirait comme avant. L’adoption de mesures de régulation « anti-systémiques » permettant d’éviter le renouvellement de la chute libre que nous avons connu. Mais ils se sont doublement trompés. 1/ Le système financier n’est absolument pas assaini et souffre en plus, désormais, des effets de la crise économique. 2/ Cette dernière est profonde, oscille entre déflation et récession, ne présente des signes de sortie de cette dernière que grâce à l’effet de financements publics difficiles à renouveler, et qui ne sont en tout cas pas permanents.


« C’est à nouveau l’impasse. C’est bien pour cela, d’ailleurs, que la tentation de l’inflation resurgit actuellement, comme un remède miracle qui n’en serait pas un, et que les débats vont se polariser autour de lui.


« Et si l’on voulait, pour parachever cet édifice branlant, rajouter encore une pierre, il suffirait de constater comment la concentration bancaire déjà acquise rend parfaitement illusoire toutes les mesures de régulation anti-systémiques annoncées, avant même qu’elles ne soient décidées et mises en pratique : un nombre plus petit de plus grosses banques constitue désormais le club très fermé des « too big to fail ». C’est un fait accompli devant lequel les gouvernements n’ont plus qu’à s’incliner. Aujourd’hui, et demain quand il faudra à nouveau les sauver. »



Il est effectivement très étonnant qu’une crise d’une telle ampleur se résolve en quelques mois comme si de rien n’était, et que tout recommence comme avant. En fait, les problèmes de fond ne sont pas résolus et le seul résultat est l’explosion des déficits des Etats. Au début de la crise, on la comparait à celle de 1929. Maintenant, on se réjouit d’avoir échappé à une crise type 1929. Et ceci grâce à l’intervention des pouvoirs publics. Mais au prix de déficits énormes de tous les Etats. Et c’est un phénomène nouveau, inconnu jusque maintenant. Une rechute et les Etats seront incapables d’alimenter une nouvelle relance. Ce qui nous propulserait dans une crise pire que celle de 1929.


D’où la modestie de nos gouvernants qui savent très bien la fragilité de la situation.

Publié dans Economie

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