Stress au travail : les NTIC – quelques solutions.
Après avoir présenté les risques liés aux Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication, voici le moment de proposer quelques solutions
Le rapport « Bien-être et efficacité au travail » fait quelques propositions limitées pour réduire le stress au travail liés aux NTIC.
D’abord dans sa proposition 3, le rapport préconise de « systématiser les marges d’autonomie dans l’organisation, y compris dans l’application des process (notamment les ERP) et dans les métiers les plus répétitifs et contraints. »
Et dans sa proposition 7, il préconise de « ne pas réduire le collectif de travail à une addition d’individus : valoriser la performance collective pour rendre les organisations de travail plus motivantes et plus efficientes. »
Le rapport détaille :
« Les collectifs de travail tendent à céder la place à un management extrêmement individualisé, voire virtuel et délicat.
« Les NTIC peuvent être un formidable outil de communication et de collaboration. Mais leur usage sans limites et à mauvais escient génère une certaine déshumanisation des rapports humains, qu’il convient de réguler et d’équilibrer par davantage de proximité, d’écoute et de dialogue.
« La disparition des espaces et temps de dialogue dans le travail, qui ont une utilité sociale et économique, accroît l’isolement physique et psychologique des salariés et peut casser le lien social.
« Les entreprises peuvent développer le collectif de différentes façons :
- par des marges de manœuvre dans l’organisation collective du travail : il s’agit de valoriser les solutions collectives apportées aux difficultés dans le travail ;
- par une valorisation collective de la performance, en introduisant dans la rémunération variable des managers des critères collectifs et pas seulement individuels. »
A mon sens, même si c’est important, c’est un peu léger. Il y a d’autres solutions plus terre à terre qui peuvent être mises en œuvre assez rapidement et qui soulageront réellement les salariés.
D’abord la gestion des mails. Le mail est l’outil numérique le plus répandu et le plus utilisé, aussi bien dans les entreprises que dans le privé (même si les réseaux sociaux lui font une forte concurrence dans le privé…). Mais c’est celui aussi qui est le plus perturbateur pas son intrusion et son sentiment de temps réel.
Un cadre reçoit environ 85 mails par jour… dont une bonne partie complètement inutiles.
L’application d’une charte des bonnes pratiques des mails devrait déjà faire baisser sensiblement le niveau de stress des cadres.
Dans cette charte, on trouverait pêle-mêle : la manière de définir les destinataires des mails, la précision de l’objet, l’entrée en matière et la conclusion, la forme de l’écriture d’un mail, ce qui ne doit surtout pas transiter par mail, le traitement des urgences, l’inutilité d’un appel téléphonique après l’envoi d’un mail, etc…
J’ai traité ces points sur mon site Manag’R. J’y reviendrai.
Ensuite, la maîtrise de l’outil. Par expérience, les utilisateurs “lambda” ne comprennent pas grand-chose à leur ordinateur et encore moins à tout ce qui est réseau, serveurs, routeurs, proxy, Internet… Même la génération Y n’est pas si “technophile” que ça…
Une formation simple de quelques heures ne fait jamais de mal.
Si en plus les utilisateurs peuvent disposer d’une “hot line” efficace et de forums ou de clubs d’utilisateurs, c’est un plus.
Puis la fiabilité des applications. Bien sûr, dans toute nouvelle application ou lors d’une modification, il y a des bugs. C’est malheureusement pratiquement inévitable, sauf à tester tous les cas de figure possibles et imaginables, dont le délai et le coût seraient prohibitifs…
Et aussi l’ergonomie des applications. Certains ERP un peu vieillots continuent toujours à être utilisés. Ils sont source de stress dans la mesure où les erreurs sont difficilement détectables. Mais même dans des applications récentes, l’ergonomie n’est pas toujours prise en compte...
Enfin, la disponibilité des applications. C’est un point sur lequel il faut être vigilant. Rien de tel que d’avoir l’impression de perdre son temps à attendre qu’une transaction se termine… Lorsque les tuyaux ne sont pas assez dimensionnés et / ou que les applications sont gourmandes en bande passante, c’est la galère assurée pour les utilisateurs.
La validation d’une transaction ou un changement de fenêtre doivent prendre moins d’une seconde… Au-delà, on a l’impression de perdre son temps…
Et je ne parle pas de pannes… Bien sûr, une panne peut toujours arriver, mais il convient de prendre le maximum de précautions (eu doublant par exemple les réseaux et les serveurs) et de prévoir “à froid” les procédures dégradées au cas où…
Ces quelques points sont prioritaires sur le “collaboratif assisté par ordinateur”. Il vous faut d’abord un système d’information fiable, rapide et ergonomique avant de pouvoir aller plus loin et en récolter tous les fruits…
Pour ceux que ce thème intéresse et qui souhaitent approfondir, je conseille le site “Stress au travail et TIC”