Est-il possible d’être heureux au travail ?

Publié le par Bernard Sady

Cette fois-ci, c'est la vraie rentrée ! Je dispose enfin d'une connexion Internet digne de ce nom et vais pouvoir publier plus régulièrement et surtout répondre à tous mes lecteurs qui ont posté des commentaires depuis deux mois...

 

 

Je (re-)commence par un billet qui se veut plutôt optimiste : est-il possible d'être heureux au travail ?

 

C’est la question à la quelle a tenté de répondre Nicolas Jaimes dans le Journal du Net il y a quelques jours.

 

Dans l’introduction du dossier au titre accrocheur « 15 commandements pour être heureux au travail », il écrit : « Démotivation, lassitude ou même stress... Ces maux sont l'expression d'un sentiment de ras-le-bol éprouvé par de plus en plus de cadres. Derrière ces symptômes se cachent souvent des questions telles que : Suis-je fait pour cet emploi ? Ai-je un rôle utile pour la société ? Des interrogations légitimes, mais qui peuvent, faute de réponse, miner votre quotidien. »

 

Et il présente alors sa solution : « Parce que l'épanouissement au travail n'est pas l'apanage de ceux qui ont réussi à vivre de leur passion, découvrez les 15 commandements qui vous permettront de vous épanouir dans votre entreprise. »

 

C’est un peu rapide… Il y a des réelles situations de harcèlement moral ou de stress permanent qui ne peuvent être résolues par ces quinze commandements…  

 

Mais tout le monde, heureusement, n’est pas confronté à la violence au travail.

 

Voici donc ces quinze commandements. J’y ajouterai quelques commentaires pour donner mon avis sur ceux qui me semblent pertinents et ceux qui ne sont pas à la hauteur…

 

1er commandement : “Un peu de recul tu prendras”

Dans ce premier commandement, Nicolas Jaimes propose très justement de se poser la question du malaise : « il faut avant tout déterminer les raisons de votre insatisfaction. »

C’est bien par ce premier commandement qu’il faut commencer.

Bon début !


2ème commandement : “Pour tes valeurs tu travailleras”

Travailler à l’encontre de ses valeurs ne permet pas de s’épanouir. Il est donc préférable de « vous assurer que votre fonction actuelle est en adéquation avec vos valeurs. »

 

3ème commandement : “Tes connaissances tu transmettras”

Une suggestion pour s’épanouir surtout pour les “anciens” : transmettre ses connaissances aux plus jeunes.

Mais cela peut se faire aussi via un blog…

 

4ème commandement : “Ton agenda tu organiseras”

Il ne s’agit pas ici de gestion du temps, mais de prévoir des « moments épanouissants » de temps en temps… Car « Une personne qui a 60 % d'émotions positives et 40 % d'émotions négatives au cours d'une période est considérée comme heureuse. »

 

5ème commandement : “Des compétences tu acquerras”

C’est souvent un préalable pour changer de poste si ce dernier ne plaît pas : il faut se former à un nouveau métier. Le DIF est fait pour ça.

 

6ème commandement : “Avec les autres tu partageras”

Il est dommage que l’aspect relationnel n’intervienne qu’en sixième position… Mais il n’est jamais trop tard pour bien faire…

« Nouer des relations agréables avec ses collègues permet de créer une ambiance de travail plus motivante. »

 

7ème commandement : “A faire de choix tu apprendras”

Dans toute organisation ou tout groupe humain, tout n’est pas « idyllique ». Il faudra donc apprendre à « faire des choix  et être réaliste. Demandez-vous ce qui, parmi le salaire, l'intérêt du poste, les conditions de travail, l'ambiance entre les collègues, est le plus important pour vous. »

 

8ème commandement : “A la vie d’entreprise tu prendras part”

Le deuxième point traitant des relations interpersonnelles…

Les CE offrent souvent des possibilités de sorties. Y participer permet de nouer des relations différentes de celles du travail au quotidien.

Ce ne doit pas être une obligation, et chacun est libre de participer ou non, mais pourquoi pas ?

 

9ème commandement : “A dire non tu apprendras”

Pour toutes les “bonnes poires”, un adage très utile : « Plus on veut faire plaisir, plus on se fait du tort »… Donc, il faut « savoir dire non », car « c'est aussi savoir se faire respecter. » Et « si votre refus est justifié et argumenté, personne ne vous en tiendra rigueur ! »

 

10ème commandement : “Dans la routine tu ne tomberas”

Pour éviter cette routine, vous pouvez faire part à votre n+1 ou à votre responsable des RH de votre volonté de faire autre chose.

Ou encore, dans « une moindre mesure, de simples petits gestes tels que changer de mode de transport ou adopter de nouvelles habitudes de travail permettent de casser la routine. » 

 

11ème commandement : “Tout ton stress tu gèreras”

« Bien canalisé, le stress constitue véritable moteur et permet de relever les défis les plus difficiles. Mal géré, il peut constituer un véritable frein et annihiler toute votre efficacité. »

Et attention au « "syndrome Goldorak", cette inclination à vouloir faire croire que l'on est invincible. Une honte de l'échec qui nous empêche de dépasser nos problèmes. » Il ne faut donc pas hésiter à demander de l’aide, et en tous cas, savoir relativiser.

 

12ème commandement : “Vie pro et vie perso tu concilieras”

Une des vérités les plus importantes à rappeler par les temps qui courent : « N'oubliez pas que le travail est un moyen et non pas une fin en soi. »

Donc, « même si le travail permet de se réaliser, il reste essentiel de concilier sa vie professionnelle réussie avec une vie privée épanouissante. »

C’est à chacun de déterminer quel est le “But” de sa vie. Il serait étonnant que ce but soit réduit à la réussite au travail…

 

13ème commandement : “Les conflits tu relativiseras”

Un autre point traitant des relations au sein de l’entreprise, mais cette fois, vues sous un autre angle…

« Il est normal que la pression qui règne sur chacun génère quelques tensions, d'autant plus que vous ne pouvez évidemment pas vous entendre avec tous vos collègues. »

Ceci étant dit, il faut garder à l’esprit ce qui est important : « Plutôt que de vous arcbouter sur vos positions au risque de vous enfermer dans un débat éprouvant et stérile, demandez-vous plutôt quels sont les enjeux pour vous. Vous adaptez ainsi votre réaction au niveau réel des nuisances auxquelles vous êtes exposé. Et évitez de vous perdre les nerfs pour des broutilles. » 

 

14ème commandement : “A ta santé tu feras attention”

« Un esprit sain dans un corps sain… »

Il est important de s’oxygéner le cerveau en faisant régulièrement du sport et particulièrement lors des « périodes les plus compliquées. »

Mais le sport n’est pas suffisant : « des horaires réguliers de sommeil et une nutrition équilibrée contribuent à votre bien-être. »

Et attention aux “excitants” : « N'abusez pas des béquilles telles que le café qui, à forte dose, s'avère nuisible pour l'organisme. »

 

15ème commandement : “Si rien ne marche, démission tu donneras”

Enfin, si malgré l’application des quatorze premiers commandements vous ne venez toujours pas au travail en chantant… il ne vous reste qu’une chose à faire : démissionner…

Nicolas Jaimes ne le dit pas aussi crûment… Il suggère seulement dans son titre d’ « envisager toutes les possibilités »…

Mais il précise : « Parfois, votre situation est telle que vous n'avez pas d'autre choix que de quitter votre entreprise si vous désirez être réellement heureux au travail. »

Et il se veut rassurant : « Cela impliquera peut-être une période de chômage mais vous évitera le burn out. Et puis ne vous inquiétez pas, les recruteurs comprennent toujours les démissions des entreprises précédentes du moment qu'elles étaient motivées par des raisons valables. »

 

Ce n’est pas si facile de faire le pas, mais il est un cas où il faut vraiment partir, c’est quand on se retrouve dans un repaire de « sales cons », suivant la recommandation de Robert Sutton dans son livre « Objectif Zéro sales cons »…

 

 

Ma conclusion : les conseils donnés sont inégaux, mais chacun pourra s’inspirer d’un ou deux conseils pour essayer de rendre sa vie plus agréable au travail.

 

Deux regrets :

Le premier : Nicolas Jaimes réduit fortement le bien-être au travail à des actions et attitudes individuelles. L’impact des relations inter individuelles est minimisé. Il s’inscrit dans la ligne de l’individualisme moderne qui veut que chacun doit se réaliser lui-même, sans se soucier des autres…

 

Le second : notre auteur ne parle pas de l’importance du patron ou du manager dans l’ambiance de son équipe. Or, pour moi, c’est une des clés du bien-être dans les entreprises. Chaque individu, pris isolément, ne pourra qu’agir pour lui-même, voire pour un ou deux de ses copains. Mais seul le manager d’une équipe peut rendre toute son équipe (ou presque car il y a parfois des insatisfaits chroniques…) épanouie au travail.

Pas facile, mais un défi à relever…

Publié dans Conditions de travail

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B
Bonjour,<br /> À mon avis, Il faut faire ce qu'on aime pour s'épanouir. En tout cas, c'est tout à fait possible de vivre de sa passion. En ce qui me concerne, je me suis fait aider par Bruno≈ Gagner-argent.org. Et j'avoue que ça donne un sens à ma vie. De plus, ça évite le stress et on peut aussi sortir de l’ordinaire.
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