Indicateur de la souffrance au travail…
« Les épidémiologistes ont ouvert le débat sur la réalité de la vague de suicides chez France Télécom. En comparant le taux de suicide à la moyenne nationale, ils ont remis en cause l'idée reçue d'un taux anormal. »
C’était en particulier la thèse de René Padieu dans La Croix du 20 octobre 2009. Mais Luc Peillon y a répondu dans un article bien argumenté de Libération du 23 octobre 2009. Je m’en étais fait l’écho à l’époque.
Notre auteur poursuit : « Intéressant, mais peu efficace pour juger de la réalité de la souffrance au travail. » Je précise cependant que si l’on prend en compte le taux réel de suicides dans le monde du travail (et non pas le taux de suicides de la population dans son ensemble), on arrive à un taux chez France Télécom beaucoup plus élevé que dans les autres entreprises.
L’Usine Nouvelle en arrive à proposer un autre indicateur de la souffrance au travail : « L'absentéisme est, lui, identifié comme le principal signal d'alerte dans l'accord stress de 2008. Il permet, en effet, des comparaisons à l'intérieur du monde professionnel. »
C’est effectivement un indicateur reconnu de malaise. Et pour France Télécom, les chiffres sont sans appel : « L'absentéisme est de 20 jours par an chez France Télécom, contre 12 au niveau national et 13 dans la fonction publique. »
Preuve de plus (si l’on en avait encore besoin…) du malaise chez notre opérateur télécom…
La grande opération « questionnaire sur le stress » vient de se terminer chez France Télécom avec un immense succès : 80 000 réponses en un mois sur les 102 000 questionnaires envoyés. Un premier rapport du cabinet Technologia (qui a mis au point le questionnaire) est pour début décembre et devrait proposer des mesures d’urgence.