Orthographe et recrutement
Un article du Figaro de lundi dernier nous prévient que les entreprises font maintenant attention aux fautes d’orthographe dans un CV ou une lettre de motivation.
Le titre de l’article : « Quand l’orthographe devient un critère de recrutement ».
En effet, « la phonétique s'est imposée dans l'écrit à coup de textos… Résultat, l'orthographe et plus généralement l'expression écrite deviennent un vrai problème dans l'entreprise. »
C’est que maintenant chacun doit s’exprimer par écrit : « Pour Bernard Fripiat, agrégé d'histoire, aujourd'hui coach en orthographe, le niveau n'a pas baissé. “La différence tient au fait que tout le monde écrit. Il y a vingt-cinq ans, les secrétaires et assistantes de direction faisaient tous les courriers. Ce qui n'est plus le cas aujourd'hui avec les mails.” »
Bernard Fripiat fait certainement partie des “derniers des mohicans” à soutenir que le niveau n’a pas baissé… Mais ce n’est pas l’objet de ce billet…
Le constat est bien là : « le niveau de certains élèves est insuffisant pour pratiquer le métier d'ingénieur, qui exige la production d'écrits en permanence, estime pour sa part Pascal Brouaye, directeur de l'École centrale d'électronique (ECE). Ajoutons à cela qu'Internet amplifie la quantité d'écrits. »
Cependant, « “le sujet est clairement tabou dans les entreprises”, constate Pascal Hostachy, cofondateur de Woonoz. “En termes d'image, elles ont du mal à reconnaître qu'elles ont identifié un problème. Mais en même temps, l'envoi de mails de leurs collaborateurs à l'extérieur avec des fautes terribles leur pose un gros problème”, ajoute-t-il, précisant que les plus de 40 ans ont un niveau nettement supérieur à celui des moins de 25 ans. » Et voilà pour Bernard Fripiat !
Il y a toujours eu des personnes fâchées avec l’orthographe. Je me souviens de camarades de lycée qui ne pouvaient pas écrire une phrase sans une faute… Mais ils étaient les exceptions qui confirmaient la règle : globalement, nous avions une orthographe correcte. Il faut reconnaître qu’avec la jeune génération qui arrive, c’est plutôt l’inverse : les quelques jeunes qui écrivent sans fautes sont les exceptions qui confirment la nouvelle règle : tout le monde fait des fautes…
Pour s’en convaincre, il suffit de lire les interventions sur les forums…
Mais cela ne date pas d’hier : la méthode de lecture globale a fait des ravages très difficiles à corriger (cf. mes billets sur “cerveau droit – cerveau gauche”).
Revenons à l’article du Figaro.
Un défaut qui semblait peu important il y a quelques années devient rédhibitoire : « “les lettres de motivation et dossiers de candidatures avec des fautes vont directement au panier.” Le fond ne l'emporte plus sur la forme lorsqu'il y a pléthore de candidats… »
Vous êtes prévenus. La première règle est d’utiliser les correcteurs d’orthographe et de grammaire intégrés dans les traitements de texte. Mais ils ne sont pas efficaces à 100%. Il est donc recommandé de faire corriger son CV et sa lettre de motivation.
Mais ce n’est pas uniquement lorsqu’elles recrutent que les entreprises sont attentives à l’orthographe. Les organismes de formation et les coachs qui proposent des remises à niveau en orthographe et grammaire font florès actuellement.
C’est le cas de notre “dernier des mohicans” (dont on apprend au détour d’une phrase qu’il est belge… non, non, je n’ai rien dit…) qui « depuis 1999, en plus des secrétaires, forme aussi des cadres, des patrons de plus de 50 ans. Qui lui demandent des clauses de confidentialité… “Avoir une mauvaise orthographe est vécu comme une humiliation quand on est Français”. »
C’est très vrai, mais en plus, c’est un frein à l’embauche ou au déroulement de carrière dans l’entreprise.