Le maillon faible…

Publié le par Bernard Sady

Dans sa chronique hebdomadaire des Echos, Eric Albert aborde aujourd’hui le problème du maillon faible.

 

 

Il part de la crise grecque, la Grèce étant le maillon faible économique de la zone Euro :

« La situation de la Grèce, qui préoccupe ses partenaires européens, nous renvoie à une situation qui résonne dans la vie de l'entreprise : on réalise que l'un des maillons de la chaîne de production de valeur est défaillant et menace les résultats de l'ensemble. »

 

Et les réactions, en Europe ou dans l’entreprises sont les mêmes : « D'un côté, le fort, dont la tentation est de pousser à l'exclusion, de l'autre, ceux qui savent qu'ils pourraient être dans la même situation que celui qui a été désigné et qui se gardent de tout commentaire. Enfin, ceux qui parlent beaucoup, disent ce qu'il faut faire et tardent à agir. » Cela sent le vécu…

 

Tout naturellement, Eric Albert pose la question « de l'attitude à adopter face aux difficultés majeures d'un collaborateur ou d'une équipe. »

Problème auquel est confronté tout manager un jour ou l’autre…

 

La première réaction n’est pas la meilleure : elle « est souvent influencée par la colère et l'incompréhension : comment les personnes en cause peuvent-elles être aussi irresponsables et peu professionnelles ? On pense spontanément sanction et éviction des “coupables”. »

Car cette réaction « crée une règle implicite de la sanction systématique face à l'erreur. Souvent, en marquant les esprits par son caractère brutal et sans nuance, elle reste dans l'imaginaire collectif pendant des années comme la menace qui pèse sur celui qui a failli. Les effets induits sont connus, dissimulation des erreurs et recherche autour de soi de qui pourrait être désigné comme “plus mauvais”. »

 

Les préconisations d’Eric Albert font penser à la TOC… appliquée aux relations humaines… : « Quel que soit le “moule” dans lequel on s'efforce de faire entrer les collaborateurs, la population d'une entreprise est plus ou moins le reflet de la société dans laquelle elle évolue. Si les managers aiment se concentrer sur la partie la plus performante et développer les hauts potentiels, ce sont les moins performants qui donnent le tempo de l'ensemble. » Comme Herbie dans “Le But”, donne la vitesse de la colonne de scouts.

 

« C'est pourquoi, c'est vers ceux qui ont le plus difficultés que doivent se porter principalement l'attention et les efforts des managers. » C’est ce que fait Alex, le héros du “But”, lorsqu’il doit mener à bon port sa troupe de scouts : il se préoccupe principalement de Herbie, le plus lent de la troupe.

 

« Lorsque ce n'est pas le cas, ces derniers prennent le risque d'une entreprise à deux vitesses. Irrémédiablement, le fossé se creuse entre ceux qui, considérés comme performants, sont auréolés de toute la gloire et les récompenses, et les autres, auxquels on se contente de dire qu'ils n'ont qu'à faire comme ceux qu'ils envient. » C’est ce qui passe lors de la progression de la colonne, lorsqu’Alex décide de mettre les rapides devant et Herbie derrière, avec lui.

 

« C'est parce qu'une cordée d'alpinistes progresse au rythme du plus lent que les attentions doivent porter vers lui. » C’est bien ce que fait Alex, et c’est sa solution finale : attacher les scouts comme dans une cordée…

 

 

La conclusion d’Eric Albert : « La cohésion de l'entreprise repose en grande partie sur cette capacité à accompagner ceux qui sont le plus en difficulté. Nous avons tous notre Grèce ; à nous de faire en sorte qu'elle ne nous fasse pas couler. »

 

L’analogie avec Herbie peut se poursuivre : en déchargeant Herbie de ses lourdes provisions l’ensemble de la colonne peut progresser plus rapidement. C’est en améliorant le maillon le plus faible que l’ensemble de l’entreprise progressera.

 

 

Mais il ne faut pas oublier que le système a une influence importante sur les attitudes : « La loi des systèmes foireux est plus forte que la loi des nazes ».

 

C’est également en agissant sur le système “Entreprise” que l’ensemble des individus et des équipes progresseront et feront progresser l’entreprise.

Publié dans Relations humaines

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